Bagneux, solidaire aussi avec la planète !

Tribune des élu/es Europe Ecologie-Les Verts parue dans Bagneux Infos, avril 2015


Le centenaire du génocide arménien interroge le rôle de la mémoire dans notre société. Quel regard porter, dans la France du XXIe sur un crime commis en 1915 et 1916 par l'Empire Ottoman ?

Il s'agit bien sûr d'honorer le souvenir des victimes, et d'œuvrer à la reconnaissance d'une réalité historique qui n'est pas encore admise dans tous les pays. Cependant, un anniversaire comme celui-ci ne doit pas relever uniquement d'une mémoire communautaire. Opposer les descendants des victimes aux descendants des bourreaux n'aurait pas plus de sens que d'opposer entre eux les groupes victimes de préjudices au cours de l'histoire dans le cadre d'une concurrence des mémoires.

Le centenaire du génocide arménien doit interpeller l'ensemble des citoyens, quelle que soit leur origine, dans la mesure où les mécanismes d'exclusion et les ressorts psychologiques qui ont alors conduit à la haine envers une minorité sont encore à l'œuvre, sous d'autres formes, dans notre société. Comme dans le cas du génocide juif ou, plus près de nous, du génocide tutsi, la commémoration doit s'accompagner d'un travail d'analyse et de réflexion pour que la mémoire soit porteuse d'avenir.

Développons des programmes culturels et éducatifs permettant de croiser les regards et de faire dialoguer les mémoires d'ici et d'ailleurs. Apprenons dans les écoles et les centres à désamorcer les pièges de la propagande populiste. En somme, mettons à profit ce moment pour outiller chaque citoyen contre la montée des intolérances dont 2015, hélas, fournit chaque semaine de nouveaux exemples.

Ludovic Fresse
Conseiller municipal délégué
Groupe EELV