Catastrophe des boues rouges en Hongrie ; fuite de produit chimique en Suisse ; terres antillaises polluées au Chloredécone ; antidiabétiques dangereux retirés du commerce ; composants nocifs dans les plastiques alimentaires et dans les cosmétiques ; écoles édifiées sur d’anciens sites industriels non dépollués ; constructions en zones inondables … Voici autant d’illustrations de domaines de la sécurité publique dont les effets sont insuffisamment appréciés. Or les conséquences de l’insécurité sanitaire et environnementale sont encore d’un autre ordre que la délinquance régulièrement dénoncée dans le discours gouvernemental : aggravation incontrôlable de la pollution de l’air, des sols, des eaux de surfaces et souterraines ; destruction des écosystèmes, recul inexorable de la biodiversité, épuisement des ressources, détérioration du cadre de vie ; mise en péril des populations et des biens. L’impact économique et social, les séquelles environnementales, les chocs psychologiques, les traumas physiques présentent les mêmes caractéristiques que toute atteinte à la sureté des individus.
Il serait temps que les pouvoirs publics se consacrent à la lutte contre la délinquance environnementale dont les responsables bâtissent des empires nocifs et incontrôlables.
La protection des populations est un devoir d’état, elle englobe de multiples domaines, aucun ne doit être sous estimé. Les complaisances politico-économiques ne sont pas acceptables quand elles mettent en jeu des risques sanitaires et environnementaux.
Aujourd’hui la détection et la dénonciation de ces délits dépendent trop de lanceurs d’alertes isolés, et la prévention de la bonne volonté des pollueurs. A tous les échelons, y compris locaux, l’autorité publique doit se consacrer à réduire l’impact de la pollution sur la santé publique, à préserver la qualité des espaces de vie, à protéger le patrimoine naturel. C’est là, aussi, une mission de sécurité publique.

J.M. Besson
Maire-adjoint
Groupe Les Verts