Bagneux, solidaire aussi avec la planète !

prononcée par Pascale Méker


Madame la Députée-Maire,
Cher-e-s collègues,

Le budget proposé au vote ce soir s’inscrit de façon très claire dans le cadre de notre débat d’orientation du 15 décembre, durant lequel le groupe Europe Ecologie les Verts s’était exprimé longuement. C’est donc tout a fait naturellement que nous le voterons.

Soulignons, la qualité de présentation de ce budget et des documents qui sont mis à la disposition du conseil municipal. C’est important pour la qualité démocratique de notre gouvernance – et ce n’est pas le cas dans toutes les communes.
D’autant plus important, que l’Etat au travers de sa politique fiscale et de réforme des collectivités territoriales est en train de détruire littéralement l’autonomie financière des municipalités. Cette autonomie est pourtant l’un des fondements de notre démocratie. Un fondement démocratique, un fondement économique aussi, puisque plus de 70 % des investissements en France se réalisent dans le cadre des budgets des collectivités territoriales. Un pays dont les collectivités sont pauvres, incapables d’investir, incapables de mener la politique de solidarité à laquelle elles aspirent – parce qu’elles sont aux premières loges des réalités sociales et que rien ne peut remplacer les services publiques locaux, est un pays qui s’enfonce dans une misère que l’on désigne par le terme de « tiers-monde ».
Lorsque l’Etat finit par ne plus représenter qu’une certaine classe dirigeante « riche », une oligarchie, toute puissante au dessus d’une société appauvrie, la démocratie ne peut plus s’exercer. Même si le change est donné par le fonctionnement en trompe l’œil d’institutions vides de sens, réduites au pouvoir de quelques uns - voire corrompues. C’est ainsi que les pays du Maghreb, comme la Tunisie et l’Egype ont vécu longtemps…Aujourd’hui, la société civile de ces pays souhaite sortir pacifiquement de cette mascarade. Rejoindre, au-delà de l’histoire coloniale que la France incarne aussi pour ces pays, l’esprit des Lumières qui a conduit à la Révolution française. En nous rendant un hommage immense, les citoyens utilisent – même en Egype – notre langue pour exprimer leur désir de liberté : « dégage ! », clame la rue.

Parallèlement, dans notre pays - c’est l’actualité de cette semaine - c’est un grand corps constitué comme celui des magistrats qui se révolte contre un exécutif qui ne se pose plus en garant de la liberté de la justice, pilier majeur de la démocratie. Ces magistrats n’ont pas peur de dénoncer clairement et fortement un malaise croissant, lié à la pauvreté du budget de la justice, mais aussi aux paroles du chef de l’état. Cette situation est totalement inédite dans notre pays. Ce sont les institutions mêmes qui bougent et dénoncent les vices de notre gouvernement actuel. Sommes-nous en train de faire un pas supplémentaire dans la façon de défendre nos droits démocratiques dans ce pays ? Certainement.

Quant à nous, ici ce soir en votant ce budget, qui cherche coûte que coûte les moyens de maintenir une haute exigence de services publiques, qui cherche à maintenir un niveau d’investissement dynamique, qui prenne en compte les générations futures, au travers de ces deux lignes de forces, que sont l’éducation, la jeunesse et le développement durable, nous résistons aussi au déclin démocratique que connaît notre pays en ce moment.

C’est dans cet esprit que notre groupe votera ce budget.

Je vous remercie.