Bagneux, solidaire aussi avec la planète !

prononcée par Pascale Méker


Madame la Députée-Maire,
Cher-e-s collègues,

Nous nous réjouissons que les deux priorités municipales pour l’année 2011 soient l’enfance et la jeunesse et le développement durable, deux priorités, en réalité, qui ne peuvent exister l’une sans l’autre.

Nous ne reviendrons pas sur les crises, économique et sociale, mais aussi démocratique (la séparation des pouvoirs est maintenant régulièrement mise à mal) qui secouent notre pays, si ce n’est pour essayer d’apporter au sein de la majorité un regard un peu différent. Au-delà de ces crises, le début de la pénurie de pétrole annoncée à très court terme, avec le renchérissement de l’énergie que cela va entraîner, semble particulièrement occulté en France. On compte sur le nucléaire pour être autonome ! Cette baliverne tombe dès que le thermomètre passe en dessous de zéro, et qu’il nous faut importer notre énergie sous peine de « délestages » du réseau, autrement dit de coupures de courant…
Pourtant, ce sont bien les populations les plus fragiles qui seront touchées de plein fouet
La diversité n’est pas un problème pour les écologistes et les regards croisés enrichissent, si l’on est bien d’accord sur le cap Nous sommes enracinés dans cette majorité. Cependant, nous tenons toujours à creuser concrètement le sillon d’un développement soutenable, qui prenne réellement en compte les questions environnementales indissociables des questions sociales, dès maintenant.

Nous avons vu cette année la fermeture, depuis la rentrée scolaire du centre de Champlan – qui ne convenait plus à la tenue des activités d’un centre de loisirs entre avions, lignes à hautes tensions et trajets en cars trop longs, dans un air pollué, du fait des embouteillages - et puis sa vente à la municipalité de Champlan qui en fera désormais usage. Ce qui représente pour ce centre et son terrain, sorte d’oasis de nature dans un univers trop pollué, avec la présence de l’Yvette, zone humide protégée, le meilleur destin que l’on pouvait espérer.

L’alimentation bio pour les repas scolaires qui prend le chemin des circuits courts représente aussi une tendance très positive. Nous espérons que l’enveloppe de 90 000 € ouverte à partir de novembre 2010 verra les aliments bio, répartis au cours des repas, réellement monter en fréquence. Et qu’il sera possible de faire un bilan qualitatif mais aussi en pourcentage quantifié à la fin de 2011. C’est important, sans mesure concrète difficile de mesurer le chemin parcouru.
Dans le cadre de l’alimentation des enfants, mais aussi de tous les repas servis par notre cuisine centrale – aux résidents de notre Résidence pour personnes agées, en particulier - rappelons aussi, l’importance de la qualité et du choix de tous les aliments, pas seulement, des aliments « bio ». Une récente étude montre que l’on retrouve dans les assiettes plus de 81 substances chimiques, dont 42 classées comme cancérigènes possibles ou probables, par jour. Les fruits, le pain, la dinde, le poulet, et le poisson sont des « classiques » qu’il est bien difficile de fournir à un coût supportable sans servir avec, les antibiotiques, l’arsenic, les métaux lourds, tel le plomb, etc. Certes tous ces poisons pris individuellement restent dans les limites autorisées par la loi, mais quid du cocktail chimique qu’ils représentent ? Les circuits courts sont aussi une réponse à ce problème, avec des aliments, dans un premier temps issus d’une culture ou d’un élevage raisonnés, pourvu qu’ils s’orientent vers une labellisation « bio ». Beaucoup d’agriculteurs retrouvent leur dignité, et leur s moyens de subsistances - en s’orientant vers ce type de production plus respectueuse des hommes et des animaux. Sortir de la spirale infernale de l’agriculture industrielle est aujourd’hui une façon de résister, depuis la ferme jusqu’à l’assiette. D’autres habitudes alimentaires, toutes aussi goûteuses et équilibrées en protéines sont aussi à créer petit à petit, pour échapper le plus possible aux filières les plus polluées.

Pour l’année 2011, au-delà de la poursuite de l’opération de renouvellement urbain dans le sud de la ville, nous sommes satisfaits de voir que nos investissements seront nettement tournés vers l’entretien de nos équipements et de nos voieries.
Nous voyons le programme de nos travaux d’isolation des bâtiments communaux porter leurs fruits en 2010, avec 50% d’économies d’énergie réalisées. Et sa poursuite en 2011, en particulier avec la rénovation et l’isolation de deux écoles, avec pour chacune une enveloppe de 800 000 €.
En ce qui concerne le fonctionnement, nous avons bien pris en compte , dans les efforts communs de la ville – habitants comme personnel communal – la limitation de la hausse des dépenses du personnel à 0,5 % du réalisé 2010.
Dans le cadre de l’augmentation du budget de l’activité des services , « Hop ! » représente à lui seul la progression de la dépense de 1,5 % prévue pour 2011.



Nous souhaitons que cet événement qui déclinera toutes nos activités entre avril et juin 2011, nous permettra de mieux envisager la co élaboration de l’avenir de notre ville avec ses habitants, en particulier en ce qui concerne son éco-quartier, qui est à l’heure actuelle encore trop « abstrait ». Des ressources, des compétences doivent se mettre en place pour avancer concrètement maintenant, au cours des ateliers organisés par la Maison du projet. Il y a beaucoup à faire, nous sommes très loin du compte ; nous tenons à attirer clairement l’attention de notre majorité sur ce point.

Toujours en ce qui concerne l’activité des services, la question de la propreté urbaine, même si elle participe à l’amélioration du cadre de vie, ne peut être versée globalement au crédit du développement durable. Les efforts en terme d’espaces verts, de respect et d’accroissement de la biodiversité, de respects de notre patrimoine arboré – qui a aussi un rôle très actif dans la prévention du réchauffement climatique en ville - certainement, une organisation du désherbage des voiries dans la ville qui tende vers le « zéro phyto », certainement, mais pas tous les efforts budgétaires et d’organisation de la ville dans ce domaine : d’ailleurs, les résultats attendus, seront l’un des pivots importants de cette année budgétaire

Enfin, s’il est vrai que cette année nous n’augmenterons pas nos taux d’imposition, nous savons que la révision de l’abattement général à la base, de 19,83% à 15 % conduira tout de même à une augmentation des taxes. Certes, l’effort sera mieux partagé, la redistribution mieux équilibrée entre tous les balnéolais - en particulier ceux qui sont susceptibles de bénéficier le plus des services publics - ce qui est un gage d’équité propre aussi à la mixité sociale - mais à l’inverse on peut s’inquiéter que des populations fragiles voient leurs impôts augmenter.
Bagneux avec un taux de 15% de cet abattement général à la base, ce qui représente une augmentation annuelle de 40 à 52 € par foyer fiscal , se maintient cependant au maximum du plafond légal. Nous sommes dans une situation de résistance face à un état qui assèche les collectivités territoriales, quitte à programmer pour demain une France dont les équipements, les infrastructures, les services – portés à 70 % par les collectivités territoriales – s’amenuiseront au point de finir par ressembler à un pays du tiers monde. Pour résister, les communes qui mettent la solidarité des populations au centre de leurs préoccupations, n’ont pas d’autres choix, que de mixer leur population afin de pouvoir compter sur une redistribution réelle par l’impôt, pour maintenir les services publics de proximité.
Abordons ces deux points l’un après l’autre.

Mixer la population.
Nous avons été élus sur un programme devant maintenir l’équilibre de 50% de logements sociaux et 50% de logements privés. Avec le rachat d’Icade, nous sommes à plus de 65% de logements sociaux et nous tenons à revenir à l’équilibre décidé. Cela est prévu en portant nos efforts sur l’accession sociale à la propriété. En petite couronne, c’est un pari raisonnable ; cependant n’évacuons pas trop vite la possibilité aussi de la présence de programmes immobiliers non encadrés, de qualité, qui apporteraient à notre territoire un peu plus d’oxygène, un peu plus de mixité dans les moyens de nos concitoyens. Dans une ville solidaire comme nous la souhaitons, sans obliger les plus fragile à reculer plus loin de Paris, en faisant tout au contraire pour qu’ils puissent rester, il est bon de mailler le territoire, afin qu’il soit plus solide, de revenus plus assis et donc aussi de fait, plus solidaires. Tout est question d’équilibre. La redistribution par l’impôt est un choix de solidarité, nous l’assumons ; beaucoup de citoyens l’assument également pourvu que le cadre de vie soit agréable, et la mixité des populations fait partie de ce cadre de vie.
Le satanisme économique tue le lien social, au-delà de la misère qu’il impose, également en nous faisant croire que seule la frontière de l’argent compte. Mais en y regardant de plus près, beaucoup de françaises et de français résistent, et de même que notre pays compte beaucoup de mariages interculturels, la plupart d’entre nous – la jeunesse en particulier - est capable d’avoir des amis de fortunes différentes. C’est une banalité qu’il est malheureusement bon de rappeler dans le contexte d’une pensée dominante qui ne véhicule plus que des valeurs ultra-libérales ! Auxquelles d’ailleurs on finit par être autant inféodé que l’on soit pour, ou que l’on soit contre ! L’argent n’est pas forcément le critère de choix de ses amis ! Surtout, si l’on permet à toutes les catégories sociales de se rencontrer, dans leur immeuble – il y a des possibilités de mixer les populations dans un même immeuble, soyons novateurs - dans la rue et à l’école. Le développement durable ne peut s’envisager sans ces rencontres de population. Ce n’est pas encore assez le cas à Bagneux. Par parenthèse, il y aurait peut-être une réflexion à avoir sur une déclinaison de nos quotients familiaux qui nous permettrait d’accompagner les primo accédants à la propriété, qui voient brutalement leur dépense de loyer ne plus compter dans le calcul de leur quotient, alors que qu’ils doivent dépenser la même somme, mais au profit du remboursement de leur prêt immobilier.

Maintenir nos services à la population.
Bagneux fait le choix de services publiques de qualité ; cependant nous sommes obligés de repenser notre périmètre d’actions et de recourir de façon dosée et sélective à des prestataires extérieurs. Il nous faut donc établir des cercles vertueux de services publiques décentralisés, en particulier en créant des leviers propices à l’établissement d’un réseau d’économie sociale et solidaire. Pas seulement dans le domaine de l’insertion, mais aussi dans le cadre d’emplois stables et locaux, fixés par une économie responsable, où l’éthique que représente le respect du travail, du salarié et de l’usager est central ! C’est possible. Nous pouvons même - dans certains cas - travailler dans le cadre de conventions, et non plus dans le cadre de simples marchés publics – y compris pour l’approvisionnement alimentaire - qui ne savent pas bien prendre en compte les critères éthiques ou environnementaux.
Notre Plan de territoire et de développement durable porté par Sud de Seine, , dont les actions se concrétisent depuis le début 2010, ouvrent plein de voies dans ce domaine.

Donc, pour nous aussi à Bagneux, comme ailleurs, la piste du développement soutenable passe bien par une croissance sélective de certains postes budgétaires et une décroissance sélective d’autres postes. C’est le bon sens, mais il est loin d’être respecté dans notre pays. Et il est bon de souligner, sous cet angle, les péréquations intelligentes de notre budget. En remarquant encore une fois que si nos investissements restent très importants, et donc ne nous simplifient pas la question de la dette – sur laquelle nous n’avons pas à nous inquiéter mais à être dès maintenant encore plus prudents et attentifs, que lors des années passées, ils se tournent en 2011 vers l’entretien de notre patrimoine

Cette année l’organisation de « Hop ! » fera partie de la croissance sélective de notre budget, avec une enveloppe annoncée de 250 000 €. Nous souhaitons que ce budget annoncé soit maîtrisé. Le cinquantenaire de la fête des vendanges, en 2010, a vu son budget dépasser de beaucoup les prévisions. Certes, c’était une fête magnifique, et l’on n’a pas 50 ans tous les jours, et il est bon de faire la fête.
Cependant, il est clair que nous devons être suffisamment intelligents et organisés pour ne pas exploser nos futures enveloppes. D’ailleurs, l’argent ne fait pas systématiquement le bonheur des événements ; et la contrainte est aussi un élément de créativité.

Une conclusions simple : le groupe Europe Ecologie les Verts approuve les orientations budgétaires proposées par Madame la députée-maire à notre majorité municipale.

Je vous remercie.



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